Autrefois, on appelait ces quartiers qui débordent de l'enceinte d'une ville, les «
faubourgs ». De nos jours, on appelle cela la «
banlieue », des «
zones » mises au ban de la magnificence des villes-centres, ou bien encore des périmètres négligeables, suburbains …
Suburbain… Un mot terrible pour peu que l’on s’attache à son étymologie. D’un racisme social à peine voilé : sous (sub) l’urbanité (urbain) ; autrement dit quelque chose qui se situerait sous la sociabilité, en deçà de la civilité, très incommodant, vilain… Bref, à repousser.
Pourtant, sur ces territoires esquintés et trop souvent stigmatisés, je découvre chaque jour plus de solidarité, de chaleur, d’authenticité et d’énergies que je ne peux en connaître dans les « beaux quartiers », de plus en plus languissants, froids, aseptisés.
Depuis 20 ans, je travaille quotidiennement sur ces territoires périphériques comme photographe institutionnel, plus particulièrement en Seine-Saint-Denis. Depuis une petite dizaine d’années, durant mes reportages, je laisse souvent mon regard musarder en marge des événements que je couvre pour tenter de capturer d'une manière plus personnelle des scènes de vie.
Ces images, entre portraits, instantanés et paysages, sont un vagabondage de l’œil, une sorte de chronique que j’intitule «
Interludes », et que je continue de nourrir jour après jour. Et, jour après jour, je continuerai ici (ou là
http://erwannk.tumblr.com/ ) à compléter ce
travail en cours…
Prises de vue argentiques et/ou numériques.